Préambule
AUDIO DE PRÉSENTATION GÉNÉRALE DU COURS
AUDIO DE L’HISTORIQUE DE LA DIÉTÉTIQUE
La diététique chinoise, pilier essentiel de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC), trouve ses racines dans les temps anciens de la civilisation chinoise. Elle est fondée sur l’idée que l’alimentation joue un rôle crucial dans le maintien de la santé et la prévention des maladies.
Origines légendaires
Selon la tradition chinoise, l’empereur mythique Shennong, également appelé le « Divin Laboureur », est crédité de l’introduction de l’agriculture et de la phytothérapie en Chine. On lui attribue la rédaction du « Shennong Bencao Jing » (神农本草经), ou « Classique de la matière médicale de Shennong », qui est l’un des premiers ouvrages recensant les propriétés médicinales des plantes et des aliments. Bien que son existence soit légendaire, Shennong symbolise l’importance accordée depuis des millénaires à la connaissance des aliments et de leurs effets sur le corps humain.
Textes fondateurs
Parmi les textes médicaux anciens, le « Huangdi Neijing » (黄帝内经), ou « Classique interne de l’Empereur Jaune », occupe une place prépondérante. Datant d’environ 2 500 ans, cet ouvrage est considéré comme la pierre angulaire de la MTC. Il aborde divers aspects de la santé, y compris la diététique, en mettant l’accent sur l’équilibre entre le Yin et le Yang, ainsi que sur l’harmonie entre l’homme et son environnement. Le « Huangdi Neijing » souligne l’importance d’une alimentation adaptée aux saisons et aux constitutions individuelles pour préserver la santé.
Évolution historique
Au fil des dynasties, la diététique chinoise s’est enrichie grâce aux contributions de nombreux médecins et érudits. Sous la dynastie Tang (618-907), Sun Simiao, un éminent médecin et alchimiste taoïste, a compilé le « Qian Jin Yao Fang » (千金要方), ou « Prescriptions valant mille pièces d’or ». Cet ouvrage monumental consacre plusieurs chapitres à la diététique, détaillant les propriétés des aliments et leur utilisation thérapeutique. Sun Simiao y insiste sur l’importance de la prévention des maladies par une alimentation appropriée et équilibrée.
Sous la dynastie Song (960-1279), la prospérité économique et les échanges culturels ont favorisé le développement de la science culinaire et diététique. Des ouvrages tels que le « Shiliao Bencao » (食疗本草) de Meng Shen, écrit vers 686, décrivent en détail les propriétés de 227 aliments, leurs indications thérapeutiques et des recettes culinaires. Cette période voit également l’émergence de la cuisine végétarienne influencée par le bouddhisme, mettant l’accent sur les légumes, les céréales et les fruits préparés de manière à préserver leurs qualités nutritionnelles et énergétiques.